Comment vivre avec une prothèse oculaire ?

prothèse oculaire

Publié le : 18 octobre 20226 mins de lecture

Du point de vue médical, la prothèse se présente comme une prouesse alliant technologie et innovation. Pour le porteur du dispositif, la familiarisation avec ce nouveau regard peut nécessiter un long processus adaptatif, notamment au niveau psychologique. Toutefois, le fait de comprendre ses intérêts ainsi que son mode de fonctionnement contribue à une adaptation en toute sérénité.

Qu’est-ce qu’une prothèse oculaire ?

C’est un dispositif médical fabriqué sur mesure par un oculariste. Appelée œil de verre par le passé, elle remplit surtout un rôle esthétique. La prothèse peut être :

  • Posée sur un œil dysfonctionnel pour le recouvrir (après une infection, un décollement de rétine…). On peut entendre parler de verre scléral.
  • Logée à la place d’un œil absent (ablation chirurgicale, maladie congénitale) pour le remplacer (à la suite d’un cancer par exemple)

La prothèse bénéficie d’une couverture sociale complète (100 % de prise en charge). Elle se fabrique à partir de pièce d’acrylique moulé – le poly (méthacrylate de méthyle) ou PMMA – qui s’apparente à un plastique transparent solide. Sa confection sur mesure permet de reproduire, quasiment à l’identique, la couleur, la taille et l’aspect de votre œil sain (teinte de la sclère, quantité de vaisseaux sanguins). Certains laboratoires mobilisent toute leur expertise au service de la personnalisation et de l’élaboration des prothèses. Suivez ce lien pour en savoir plus.

L’acceptation sur le plan physique

« Si le visage est le miroir de l’âme, les yeux en sont les interprètes. », clamait Cicéron il y a plus de 2000 ans. Mais alors comment continuer à refléter sa personnalité avec un œil artificiel ? La perte d’un œil entraine des conséquences sur le plan psychologique, en plus de la perte de la vision stricto sensu. Pour les porteurs de ce dispositif médical, il est important de garder à l’esprit que son intérêt ne se veut pas uniquement esthétique. En portant cette prothèse, vous prenez également soin de votre santé. En effet elle permet, entre autres, de prévenir les déformations de la paupière et de gérer les flux de liquide lacrymal. Baisse de confiance en soi, remise en question de son apparence physique ou de son potentiel de séduction, peur du regard des autres… Les retombées sur le plan mental sont malgré tout assez nombreuses. En cela, elles requièrent un certain temps d’adaptation, voire un accompagnement par un professionnel. Les porteurs de prothèses avouent volontiers supporter agréablement le port de ce dispositif médical confortable. Néanmoins, ils souffrent à un niveau plus personnel, notamment au sein de leur réseau relationnel.

L’acceptation psychologique

Certaines personnes éprouvent une certaine gêne, un besoin de cacher leur prothèse. On relève également beaucoup de bénéficiaires qui ont le sentiment que leur interlocuteur « ne remarque que ça ». Aussi est-il primordial de s’écouter. Si un mal-être se fait ressentir, il est vivement conseillé de consulter un thérapeute qui saura trouver les mots justes. L’intérêt est double puisqu’il permettra aussi au porteur d’exprimer son trouble, de mettre des mots sur son ressenti. De par sa patientèle, l’équipe médicale qui vous encadre sera parfaitement en mesure de vous conseiller ; voir même dispose-t-elle d’ores et déjà du personnel qualifié dans ses locaux. Participer à des groupes de soutien ou des forums de discussion fait partie des initiatives saluées pour leur efficacité. Le sentiment d’appartenance, associé aux bienfaits de partager son histoire avec des personnes qui vivent la même situation s’avère très profitable au bien-être. Certains ouvrages au prix très accessible ont vraiment eu un impact fort sur les lecteurs qui témoignent aujourd’hui. Non seulement ces livres vous livreront des clés pour traverser cette épreuve, mais vous en apprendrez aussi énormément sur l’origine des prothèses, leur utilisation au cours des siècles. Et il est bien connu que pour appréhender une peur, il faut l’alimenter de savoir.

Le quotidien avec une prothèse

De nos jours, les techniques chirurgicales et les matériaux engagés dans la fabrication et la pose de prothèses sont très élaborés. Ces méthodes à la pointe de l’innovation garantissent l’élaboration d’un dispositif de qualité. C’est plutôt la vie de tous les jours qui représente l’aspect le plus redouté par les patients qui se posent des questions légitimes : Vais-je pouvoir pratiquer du sport ? Dois-je les laisser toute la nuit ? Comment les entretenir ? Les interrogations les plus couramment formulées sur le quotidien portent sur les sujets suivants :

  • Le port de nuit : La prothèse est prévue pour être portée plusieurs mois durant, sans y toucher.
  • L’entretien : Au moins une fois par an, l’oculariste procédera au polissage de la prothèse. Cet entretien annuel permet, entre autres d’éliminer toute trace de bactérie potentielle. Le professionnel en profitera pour vérifier l’état général de votre prothèse ; et ces visites seront, elles aussi, prises en charge intégralement.
  • Le sport : aucune pratique sportive n’est contre-indiquée. Une attention toute particulière doit cependant être portée lors des séances de natation. Le simple port de lunettes suffira à vous protéger. Redoublez de vigilance, néanmoins, concernant les écarts de température brusques (passer rapidement du très chaud au très froid).


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